ANATOMIA
Mi-enfouie, mi-dissimulée, la femme qui transparaît dans l'œuvre commune de France Dubois et Tamar Kasparian interroge et bouleverse. Pour cette exposition, elles ont inventé un nouveau langage, hybride et poétique, composant des tableaux dans lesquels la photographie et le dessin se fondent pour modeler une nouvelle matière, à la fois minérale et végétale. On entend presque le bruit des feuilles qui craquent sur le sol, la roche qui se fissure, l'écorce qui se fendille, la nature devient cette enveloppe protectrice qui offre à cette femme que l'on devine, un cocon pour grandir, muer, hurler, souffrir ou bien renaître. Marie Lemeland
Half-buried, half-hidden, the woman who appears in the joint work by France Dubois and Tamar Kasparian challenges and overturns expectations. The artists have invented a new language for this exhibition, a poetic hybrid, composing images in which photography and drawing blend together to model an entirely new material, both mineral and vegetable. We can almost hear the sound of the leaves rustling on the ground, the rock splitting, the bark cracking – nature becomes a protective envelope, offering the half-glimpsed woman a cocoon in which to grow, slough off her skin, scream, suffer or be reborn. Marie Lemeland
La superposition du papier photographique et du washi, un papier traditionnel japonais, offre au regard du spectateur ce que le hasard veut bien en laisser transparaître. Si le trait et l'œil de France et Tamar guident la trame de ce visage et de ce corps, la femme qui veille en dessous prend vie par elle-même, on en perçoit la puissance intacte malgré les coups et les stries. Elle s'immerge pour mieux se régénérer, et sous cette chrysalide que lui tissent les deux artistes, elle révèle alors l'étendue de sa richesse et de sa complexité.
The superimposition of photographic paper and washi, a traditional Japanese paper, offers up to the viewer's gaze whatever chance reveals. While the line and eye of France and Tamar guide the outline of the face and body, the woman sleeping beneath comes to life by herself, and her power is intact despite the blows and streaks. She immerses herself only in order to regenerate, and beneath the chrysalis woven by the two artists she reveals the extent of her richness and complexity.
La réunion des deux gestes, dessin et photographie, ressemble à s'y méprendre à un pas de deux, une chorégraphie sauvage et ancestrale dans laquelle nous sommes invités à plonger. Mais qu'on ne s'y méprenne, la femme que l'on devine, morcelée, gardera son mystère, ne se dévoilant que si nécessaire. Entre pudeur et chair à vif, les xxx œuvres qui composent cette exposition inédite rappellent les esquisses des manuels d’anatomie : couche après couche, le corps révèle ses strates multiples. Ici, ce sont toutes ses couches successives de vie que nous observons, comme autant de voyeurs indiscrets, ne sachant si la femme dévoilée est vivante ou juste endormie. Elle gardera son souffle vital pour elle, partagé avec la sensibilité de France Dubois et Tamar Kasparian, qui offrent ici une immersion mystique dans l’étrangeté de nos existences.
The reunion of the two creative acts, drawing and photography, forms a striking pas de deux, a wild and ancient choreography for us to plunge into. But make no mistake – the woman whose presence we discern, fragmented, will retain her mystery, revealing herself only when necessary. Between modesty and raw flesh, the works recall sketches in anatomical manuals: layer after layer, the body reveals its multiple strata. We observe all the successive layers of life, like indiscreet voyeurs, not knowing whether the woman revealed is alive or just asleep. She keeps her vital spirit for herself, shared with the sensitivity of France Dubois and Tamar Kasparian, who offer us a mystical immersion in the strangeness of our existence.
Installation/exhibition view
Making off